Ultra Vomit au Download 2018
Evier Metal
Formé au début des années 2000, ce groupe de heavy metal parodique originaire de la région de Nantes ne cesse de monter en puissance. Rendez-vous avec Fabien Le Floch (alias Flockos) et Nicolas Patra (alias Fetus), respectivement guitariste lead et guitariste/chanteur d’Ultra Vomit.
Présent sur les scènes françaises depuis une dizaine d’années, le groupe semble avoir « passé un cap » depuis sa dernière prestation au Hellfest. « On a été d’autant plus surpris qu’on avait joué sur la mainstage en 2008. Ça avait été très impressionnant, mais il y avait 5-7000 personnes… Mais le Hellfest a complètement grossi depuis, et peut-être que le groupe a suscité plus d’attente aussi. Là, on s’est fait dépasser, moi j’étais tétanisé, de A à Z ! », avoue Flockos, « pas très content » de sa performance, mais « choqué par la marée humaine ». « On n’a pas bien joué du tout ! », renchérit Fetus. « Rien ne te prépare à jouer devant 35000 personnes ! », rétorque le premier.
Humour et gros son
Ce qui frappe chez eux, en tous les cas, c’est cette coexistence entre le côté loufoque du propos et le sérieux de l’approche musicale. « Ce qui m’intéresse, c’est le décalage entre dire par exemple « caca », et le dire, mais en faisant un gros riff qui pourrait être du Sepultura, explique Fetus. C’est ça qui me fait marrer… C’est pour ça qu’on le fait à fond, qu’on essaie de bien jouer, que ce soit bien produit… ». A l’image de leur dernier album, « Panzer Surprise », qui se distingue par une production tirée au cordeau, signée Fred Duquesne. « On ment pas là-dessus, poursuit Flockos, on aime bien le gros son, on aime bien quand ça tabasse, on aime bien l’accordage grave, on adore la guitare électrique, c’est tout ce qu’on a envie de faire, tout simplement ! ». « Ce qui nous a rassemblés au début, c’était plus l’humour », précise Fetus. Entre autres, celui des Inconnus et des Simpson, passion partagée par les autres membres du groupe. D’où, même si le live autorise quelques développements, un goût affiché pour la concision. « Faire très court, c’est pour moi plus difficile que faire très long », résume Flockos.
Réglages extrêmes
Les compères mettent le même soin à choisir et bichonner leur matériel qu’à fignoler leurs effets de langage. Gibson SG, de 94, pour l’un (« parce que j’aimais bien la gueule d’Angus Young, de sa gratte… », reconnaît Fetus) ; Gibson Explorer (la guitare de James Hetfield) pour l’autre (« Je la trouve énorme, elle est hyper grasse, hyper cool, mais précise quand même ») – le tout avec des accordages souvent très bas (Drop C). « On a mis des années à trouver nos tirants : moi, c’est 74, 46, 36, 22W, 16, 12 », reprend Flockos. Coté amplification, Fetus est passé récemment sur une tête Peavey 6505, toujours couplée à un cab Mesa 4×12’’ (« pour moi, il y a une différence énorme »). « Il y a pas à chier ! Moi aussi je suis sur 4×12’’ Mesa, c’est le meilleur ! Dans ce style, pour moi, il n’y a rien de mieux que ce putain de HP Mesa Boogie, qui fait toute la différence », confirme Flockos, qui de son côté se branche sur un Marshall JCM 900 Dual Reverb. « Je suis plutôt dans les réglages assez extrêmes, beaucoup de graves, beaucoup d’aigus, très creusé. Cercle vertueux (ou vicieux ?) ! Je trouve que ça marche à fond. »
En l’absence d’instruments, nos deux lascars entonnent Evier Metal, en chantant leurs parties à deux voix. On en connaît pas mal qui, à leur place, se seraient dégonflés !