Micros Hepcat
L’orfèvre des micros
Installé rue Parrot (Paris 12e), Stéphane Beaussart est un spécialiste des « capteurs magnétiques pour guitare électrique », puisque telle est la définition qu’on pourrait donner des fameux « micros » qui équipent les Gibson, Fender, et autres Grestch. Un domaine dont cet orfèvre du genre connaît les moindres recoins, et dans lequel l’éducation de l’oreille compte tout autant que le savoir-faire et les compétences techniques.
Pour remplacer des micros qui pêchent par leur qualité d’usinage, de fabrication ou « d’orientation sonore », Stéphane Beaussart est donc amené à fabriquer de façon artisanale les précieux capteurs qui équiperont les Gibson et les Fender, sans parler des Gretsch et du célèbre micro Dynasonic inventé par Harry DeArmond, pour lequel Stéphane a une prédilection. C’est cependant du Fender simple bobinage qu’il fabrique en majorité (60% de sa production), afin de répondre à la demande. Pour reproduire ce qui s’est fait « dans le temps », en respectant une forme d’esthétique sonore, trois paramètres sont à prendre en considération : les aimants, les fils utilisés pour bobiner, mais surtout l’oreille, « interface » et paramètre indispensable pour assurer le lien entre savoir-faire et résultat sonore. Si « deux ans pour comprendre le fonctionnement d’un micro » ne sont parfois pas de trop, c’est dès l’âge de 10 ans que Stéphane commence à se former l’oreille (il en a aujourd’hui 46 !). « Là est le plus gros boulot, avoue-t-il. Ce que je peux offrir de principal, c’est les 36 berges d’éducation de mon oreille, à la sonorité des micros des guitares, d’abord en tant qu’auditeur, puis très vite en tant que pro. » Tel est le credo de celui qui se revendique « d’abord une oreille, avant d’être un technicien ».
Son « background » de musicien a donc largement compté dans l’histoire. C’est un avantage et un acquis. Sachant qu’avec « une bonne guitare, des bons micros et un bon ampli, tu fais ce que tu veux », qu’est-ce qui va « faire le son » d’un micro ? Avant tout, le couple bois/capteur. Pour fabriquer un micro sur mesure, Stéphane va donc prendre en compte l’instrument lui-même, mais aussi ce que joue la personne. « Sur une solid body, le bois représente 45% du son que va générer le micro. Le son vient de la vibration de l’instrument. Sur une arch-top, c’est 50 à 55%… ». Pour enrouler le fil autour d’une bobine, c’est la machine qui tourne, mais on guide à la main la répartition du bobinage autour des aimants « pour que ça devienne relativement régulier, homogène… Il y a différentes façon de bobiner et de diriger son fil, pour différents types de son. »
Dans le « top 3 » des meilleurs micros, à côté du micro Charlie Christian et du PAF, Stéphane accorde une place privilégiée au Dynasonic de DeArmond. « Pour moi, c’est le plus beau, inventé par le génie absolu du micro, Harry DeArmond. Une véritable œuvre d’art !… Martin n’avait pas choisi par hasard le micro DeArmond. »
Site : hepcatpickups.com