KATIE MELUA

 

Katie Melua

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Dans les coulisses de l’Olympia…

Depuis le succès de « Call off The Search », son premier album sorti en 2003, Katie Melua s’est imposée sur la scène internationale. La chanteuse et guitariste britannique née à Koutaïssi (en Géorgie) était à l’Olympia les 4 et 5 novembre à l’occasion de la sortie de son nouvel album, « In Winter », enregistré avec le Gori Women’s Choir.

Après plus de 10 millions d’albums vendus partout dans le monde, vous revenez avec un nouvel enregistrement, consacré à l’esprit de Noël. Vous nous faites ressentir cet esprit à travers une dizaine de chansons. Tout un concentré d’émotions (l’espoir, la joie), alliées à la musique pop : pouvez-vous nous expliquer ?
Merci pour cette très belle présentation ! L’idée est partie du fait que je voulais me mettre à la place des fans, afin de déterminer ce qu’un album et la chanson pop pouvaient apporter au public. Bien qu’il s’agisse d’un art, je pense que les chansons et les albums sont un peu « sous-estimés ». En tant que fan de musique, je voulais identifier ce qu’un album pouvait réellement m’apporter et me donner. Après avoir réalisé six albums, j’ai pensé que la meilleure façon de « maximiser » mon potentiel créatif et artistique serait de faire ce pour quoi je suis douée, mais de manière encore plus poussée. J’ai commencé quand j’étais très jeune. Au fur et à mesure des années, j’ai ressenti que j’avais un don pour le chant, en particulier pour la communication à travers les paroles. J’ai donc voulu creuser cet aspect-là, en incluant le Gori Women’s Choir, qui est un très bon ch
œur. En réfléchissant au sens de l’album, à la signification des paroles, j’ai réalisé qu’il fallait organiser les choses autour d’un thème. En fait, j’ai compris qu’il me manquait un album à écouter durant l’hiver ! Mais j’ai voulu donner une dimension plus « adulte » aux chansons, en ne me limitant pas à ce côté nécessairement « joyeux » que l’on retrouve dans beaucoup d’albums de ce type. En plus d’évoquer l’esprit de Noël et l’esprit de la famille, en se remémorant les moments vécus et en envisageant les événements à venir, j’ai pensé que, même durant cette période de l’année, l’album pouvait parler de problèmes plus sérieux. L’évocation de ces problèmes peut s’accompagner d’une certaine tristesse, mais n’est pas obligatoirement dénuée d’espoir. Ce sont les choses que je voulais expérimenter et le message que je voulais faire passer à travers cet album. Au final, je suis très contente du retour que les fans m’en donnent après l’avoir écouté. Il semble que je sois parvenue à traduire mes idées à travers cet enregistrement !

Quand et comment êtes-vous tombée dans la musique ? Et pourquoi ?
Eh bien, je pense que cela a commencé chez moi, en Géorgie, où j’ai passé la première partie de ma vie. Je suis née en Europe de l’Est, ma famille vient de là-bas. J’avais 9 ans quand nous avons déménagé, en 95. Quand l’Union Soviétique a été démantelée, la Géorgie a vraiment souffert. C’était dans les années 90. Cette décennie a été très dure pour les habitants. C’est pourquoi je pense que la musique a eu un gros impact sur moi. Lorsque nous avions des coupures d’eau ou d’électricité (choses que vous ne connaissez pas en Europe de l’Ouest !), et que le rétablissement s’effectuait, nous n’avions qu’une envie : courir et aller allumer la chaîne stéréo, afin d’écouter de la musique ! Cette expérience très précoce dans ma vie m’a liée de manière émotionnelle à la musique. Donc oui, je dirais que c’est comme cela que tout a commencé. J’ai d’abord été une fan de musique, puis j’ai eu la chance de déménager avec mes parents. Tout ce que j’ai voulu faire ensuite, ça a été de travailler dans le monde de la musique. Je me disais que je serais heureuse si je pouvais travailler ne serait-ce qu’en tant que vendeuse dans un magasin, à vendre des CD et écouter de la musique toute la journée ! Au final, j’ai eu de la chance de pouvoir rencontrer des personnes formidables. Et j’en suis aujourd’hui à mon septième album !


Ce qui est génial à la guitare, c’est le fait que n’importe qui puisse s’en saisir et jouer des choses très simples.


Quelles ont été vos influences ? Quels groupes vous ont influencée, vous et votre musique ?
Eh bien, il y en a probablement trop ! Comme nous sommes sur un site de guitaristes, je parlerai de J.J. Cale, mon guitariste préféré, que je trouve phénoménal. J’aime ce côté naturel qu’il a lorsqu’il joue. Je voudrais dire que je me suis toujours « menti » en jouant de la guitare. Ce que je veux dire par là, c’est que je n’ai jamais été une « technicienne ». Je me suis toujours limitée à quelque chose comme 3 cordes et 3 accords, ce genre de musique pop très simple. Je pense que ce qui est génial à la guitare, c’est le fait que n’importe qui puisse s’en saisir et jouer des choses très simples en amateur, en progressant très rapidement. Mais au fur et à mesure de mes progrès, j’ai aussi réalisé, au fil des années, à quel point il me restait à apprendre ! C’est pourquoi, je pense, les influences qu’on peut avoir sont si importantes. Si je pouvais savoir jouer de la guitare comme J.J. Cale lorsque j’aurai 60 ans, ce serait fantastique !

Justement, pourriez-vous jouer un peu de guitare ? J’ai ici la liste de tout ce que vous avez enregistré dans le dernier album…
Avec celle-ci, je peux jouer
River…

Lorsque vous jouez, pensez-vous au chant ou à la guitare ? Réfléchissez-vous d’abord à la mélodie et ensuite à l’accompagnement, ou inversement ?
En fait, aucun des deux ! Je pense d’abord aux mots, aux paroles, mais également à la personne qui est sensée parler dans la chanson. Qui est-elle, que ressent-elle, et pourquoi dit-elle cela ? Ensuite, je réfléchis au morceau en lui-même : la mélodie, les accords, la guitare, tout cela dans un deuxième temps. Le premier temps, c’est : Où sommes-nous ? Que signifient les mots et pourquoi sont-ils prononcés ? C’est comme cela que je pense !

Concernant le morceau A time to buy, l’intro ressemble à Boxer de Simon et Garfunkel…
Oui, tout à fait !


Je ne pense pas spécialement à la main droite ou à la main gauche, mais à la vitesse à laquelle les mots sont prononcés et à l’atmosphère qui va en découler. 


Vous utilisez des arpèges diminués. Pouvez-vous jouer cette intro ?
Laissez-moi juste réaccorder la guitare… Donc, c’est celle-ci !

Génial ! Pouvez-vous nous parler de votre main droite ? J’ai vu que vous jouiez vos arpèges avec 3 doigts…
C’est drôle, parce que je n’ai jamais eu la chance de… enfin, ce n’est pas que je n’ai jamais eu la chance, mais je n’ai jamais pensé mon jeu de manière « technique ». En ce qui concerne ma main droite, elle se place de manière naturelle… Que voulez-vous savoir exactement ?

Juste votre façon de penser !
Comment je pense ? D’accord ! Je vais vous dire ce qui est le plus important pour moi : la main droite gère le rythme, et le tempo est pour moi la chose la plus importante dans un morceau. Le bon tempo met en place le monde dans lequel le morceau se déroule. Lorsque le morceau débute, si le tempo est trop rapide, le fan le saura. Si le tempo est lent, nous allons nous sentir plus « relax », mais tout est lié aux paroles également. Par exemple, dans
A time to buy, le bon tempo est essentiel. C’est pourquoi je ne pense pas spécialement à la main droite ou à la main gauche, mais à la vitesse à laquelle les mots sont prononcés et à l’atmosphère qui va en découler. Si je cible la bonne ambiance, les mains suivront d’elles-mêmes !

Pouvez-vous nous parler de votre guitare ?
Tout à fait, il s’agit d’une Taylor. J’ai essayé de nombreuses guitares en live et j’ai toujours joué avec une
DI box. Il y a également des micros à l’intérieur. En concert, lorsque l’on joue dans de grandes salles, ces micros permettent de contrôler le son correctement. Lorsque nous changeons de salles (parce que nous pouvons jouer dans de grandes salles comme l’Olympia ou dans des salles de sport type stades), l’atmosphère est parfois complètement différente. Avec ces micros-là, la Taylor est la guitare la plus fiable au niveau du son, quel que soit le type de salle. Ce n’est pas forcément celle que j’utiliserais à la maison, mais pour jouer sur scène, elle est vraiment excellente.

Vous utilisez des cordes en acier et en nylon. Avez-vous une préférence ?
En général, je joue principalement avec des cordes en nylon, parfois avec des cordes en acier, plus rarement avec une guitare électrique. J’aime celles en acier lorsqu’il faut vraiment « gratter » les cordes. Mais je me sens vraiment « chez moi » sur les cordes nylon.

Chez vous justement, quelle est votre guitare favorite ?
Chez moi, j’ai une très belle Gibson Vintage Steel, qui date de 1972 il me semble. Elle n’a pas de micros, c’est pour cela que je ne l’ai jamais utilisée en tournée. Mais c’est toujours un plaisir de la jouer ! Le bois est juste magnifique, et il produit un écho naturel qui donne au son un côté vraiment sympa. •