Guild X 550
Le raffinement boisé des “jazz”
Fondée au tout début des années 50 par Avram « Alfred » Dronge, sous l’influence de George Mann, ex-cadre de chez Epiphone, Guild est une des dernières “grandes” marques apparues aux Etats-Unis. A cette époque, Epiphone quitte New York pour s’implanter à Philadelphie : il y a donc une place à prendre ! La production commence au printemps 1954, soit une petite année avant que ne sorte de l’atelier ce modèle X 550, joliment représentatif des toutes premières années de la compagnie.
Certains ouvriers italiens n’ayant pas suivi Epiphone vont être « réembauchés » par Guild. D’où une influence certaine sur les formes et les gabarits, l’idée étant de fabriquer des instruments de qualité, un peu moins chers qu’Epiphone ou Gibson. Dans la période « historique » des années 50-60, Guild réussira ainsi à séduire un pôle de musiciens très sérieux, comme George Barnes, Carl Kress ou Johnny Smith, qui aura son fameux modèle signature « Guild Artist Award ». Datée de 1955, notre X 550, caractérisée par son échancrure vénitienne et sa finition naturelle (option un peu plus onéreuse que la version sunburst, référencée X 500), illustre donc les débuts de la marque (seule variante, la forme du talon, ici de type Gibson). La forme du chevalet, qui permet un allongement des cordes dans les basses, génère une sonorité acoustique plutôt généreuse, à l’image de la facture de cet instrument, plus raffinée que sur les modèles équivalents chez Gibson. Le souci du détail préside jusqu’au calcul de l’espacement des plots des micros (de type P90), un peu plus écartés pour le micro chevalet que pour le micro manche. Une fois branchée, l’univers sonore dégagé se distingue par sa personnalité propre, plus proche de la famille des Gretsch/Epiphone que des modèles Gibson, intégrant notamment ce son de caisse qui lui confère chaleur et équilibre, assaisonné d’un zeste d’acidité. Les guitares de jazz, qui constituent le gros de la production de ces années-là, assureront d’ailleurs la réputation de Guild.